Etat de l'Industrie du PC au 11/02/2005


On va parler de DRM

Au cas où vous seriez dans l'ignorance, DRM c'est la nouvelle technologie qui permet de rendre Internet acceptable pour les maisons de disque et les studios de film. DRM signifie Digital Rights Management, ce qui signifie Gestion des Droits Electroniques. Cela signifie surtout Droit De Ne Plus Rien Faire, puisque si l'Internet est devenu acceptable pour les RIAA et consoeurs, c'est parce que DRM empêche l'utilisateur de faire ce qu'il veut.

En effet, quand vous allez sur le site musique de la FNAC, ou de Virgin, ou d'Apple, vous pouvez acheter un morceau de musique (une chanson, une mélodie), et vous pouvez la télécharger sur votre PC. Selon les permissions accordées, vous pourrez graver jusqu'à cinq fois le morceau. Mais vous ne pourrez pas faire de transfer sur un autre PC sans transférer aussi les droits - donc pas de copie aux copains. Enfin, jusqu'au jour où quelqu'un publie un player qui n'a que faire de DRM - mais celui-là a intérêt à vivre en Thailande, ou dans ce qui reste de la forêt amazonienne.

Donc, grâce à la DRM, les labels peuvent continuer à percevoir des bénéfices énormes sans rien faire (surtout sans payer la plupart des artistes), et le consommateur, lui, peut s'asseoir sur sa liberté passée et pleurer.

Mais tout n'est pas rose au pays du bonheur des labels, loin de là. La DRM, c'est bien, mais il y a un consortium de 11 grosses entreprises (dont Microsoft, bien entendu) qui détient les droits intellectuels de ce concept, et ce consortium constate que, si Microsoft tient bien le marché du PC, il en va autrement pour tout autre type d'électronique (notamment lecteurs CD de véhicule). Sur ce marché de l'électronique embarqué, il y a un autre monopole de fait - celui de Linux. Et Linux c'est non seulement une bonne dizaine de distributions différentes, c'est surtout pléthore de constructeurs et de fournisseurs. Autrement dit, un vrai casse-tête pour implementer un standard.

Mais voici que l'Open Source vient à la rescousse. En effet, puisque c'est le consortium qui détient les droits, il a le droit de distribuer du code. En l'occurence, pour assurer l'avenir du DRM et permettre à tous les intervenants du marché de discuter ensemble sans se marcher sur les pieds (marcher sur nos pieds à nous, c'est pas grave - c'est fait pour), le consortium a décidé du publier les librairies et d'offrir le support à tous ceux qui voudraient implémenter du délicieux DRM dans leur produit.

C'est cette nouvelle rassurante que vient de publier The Register dans cet article. De fait, nous pouvons tous dormir sur nos deux oreilles, sûr que notre avenir est bien pris en main par les labels qui feront tout pour écouter ce que nous écoutons, et nous empêcher de faire des bêtises qu'ils (les labels) regretteraient. Grâce au Logiciel Libre, nous allons nous trouver encore moins libre de partager et d'écouter comme il nous plaît cette musique qui nous plaît tant. Avec le DRM Libre, nous pourrons encore transférer nos chansons préférés sur clé USB, mais si on perd la clé, on peut tout racheter. On pourra toujours les graver sur CD (cinq fois, pas plus), mais si on perd les CD, tant pis, faut racheter. On pourra toujours les racheter d'ailleurs, mais si le disque dur plante, adieu les licenses - faudra repayer.

Mais c'est bon, c'est la marche du progrès. Peu importe qu'on a déjà payé les mêmes titres sur 33 tours, puis sur cassette, puis sur CD. On va les repayer pour pouvoir les télécharger, histoire de bien montrer qu'on est cons. Ce qui est inutile, d'ailleurs, les labels le savent - sinon ils ne se fatigueraient pas à expliquer toutes leurs simagrées, ils enverraient leurs gros bras nous taper dessus jusqu'à ce qu'on paie.

Le DDR2 repointe le museau

Vous vous en rappelez ? DDR2 ? Ce truc qui devait doubler les performances de DDR, et qui s'est lamentablement gaufré ? Eh bien, il est de retour, selon cet article chez Tom's Hardware. Et il semblerait que cette fois, le chipset soit enfin prometteur - enfin, celui qui va apparaître, parce-que, pour le moment, on en est pas très loin, mais on n'y est pas encore.

Toujours est-il qu'il n'y a aucun benchmark pour le moment, on sait juste que Intel a enfin à sa disposition des memoires qui arrivent à fonctionner à 533Mhz et 667Mhz. Bientôt, on verra le premier Ghz pour la RAM, et ce sera la fête.

Chipset NForce Professional (NForce 4)

nvidia nous fait une belle surprise dans son nouveau chipset pour gérer la formidable puissance du PCI-express : la NForce Professional. Il sort en deux versions, l'une complète (la 2200), et une "light" (la 2050). Comme vous pouvez le voir ici, le socle commun de ces deux versions est la gestion du bus HyperTransport, 20 lignes de PCI-e, réseau Gigabit et 4 disques SATA. Attention, ce chipset est compatible SATA II, autrement dit il a une bande passante de 3Gb/s (au lieu de 1,5 pour SATA). La version 2200 inclut en plus deux lignes IDE, 10 ports USB2 et le chip audio AC'97 en son surround 7+1 (tout un programme, ça).

En soi, cela n'a rien d'exceptionnel, c'est juste une nouvelle mouture de NForce. N'est-ce pas ? Non, il y a un truc : on peut cumuler les deux sur la même carte mère, auquel cas on a à disposition 2 ports réseau, 40 lignes pour son bus PCI-e, ainsi que 8 slots SATA. Et si on rajoute un troisième de type 2200, on aura 3 ports réseau, 60 lignes PCI-e, 20 ports USB 2, 12 ports SATA et 4 lignes IDE. En plus de cela, toutes ces lignes PCI-e peuvent être mises à profit pour créer des liens entre des composants sur la carte mère, et pas seulement entre les cartes graphiques. On peut même en rajouter encore, et avoir encore plus de possibilités.

Bref, la NForce Professional est une bête d'une modularité exemplaire. Avec tout ça, il ne restera plus qu'aux fabricants de trouver assez de place pour faire passer toutes ces lignes de données. Se pourrait-il qu'on assiste bientôt à un agrandissement de la taille des cartes mères ?

Pour le moment, le fabricants ne se foulent pas trop. En effet, si vous regardez les photos des cartes mères dans leur version beta, vous pourrez constater que le chipset est systématiquement situé . . . juste en-dessous du slot PCI-e. Bravo pour le côté pratique. Si ça se peut, on ne pourra même pas enficher correctement notre 6800 Ultra adorée !

Et encore un nouveau format de DVD

En fait, ce n'est plus un DVD - c'est un HVD (le H c'est pour Holographique). Alors bon, on vous a donné le CD à 640MB, puis à 720MB, puis à 800MB, puis le DVD à 4,7GB, puis celui à 9GB, on va vous donner ceux à 15, 20, 25 et 30GB. C'est-y pas beau, la technologie ? Eh bien, oubliez tout, mes amis, car maintenant nous allons assister à la naissance du merveilleux HVD qui va nous donner, sur la même galette de 12cm, un ravissant 1024GB (soit 1TB - ou térabyte). Allez ouste, les autres, au panier !

Evidemment, ce sera pour 2006 qu'on aura les specs, donc on peut estimer que la première version disponible (à €8000 pièce) sera pour 2009, et les prix abordables on les verra en 2015. Mais bon, on est tranquille maintenant - on sait ce qui nous attends, pas vrai ?